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Le figure fatali per combattere l'altro sesso : sovversione dell'homme fatal da parte delle scrittrici italiane dalla fine dell’Ottocento all’inizio del Novecento
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- Ce travail s’intéresse aux figures de l’homme et de la femme fatale afin d’étudier comment ces dernières furent utilisées pour véhiculer des idées sexistes. La question de recherche de ce travail est la suivante: est-il possible que les femmes de lettres italiennes de la fin du 19e et début du 20e siècle aient utilisé la figure de l’homme fatal comme un moyen de défense? En effet, dans le premier chapitre étudiant la représentation de la femme au 19e siècle, nous avons découvert que la figure de la femme fatale fut longtemps le réceptacle d’idées misogynes car son personnage ne respecte pas les rôles attribués à son genre: elle est indépendante, sensuelle, dominante, refuse souvent la maternité et vit en dehors du cercle domestique. C’est pourquoi elle est associée à une connotation négative, étant dangereuse pour l’ordre social (toutefois, dans le chapitre 5, nous montrons que cette valence peut être renversée en adoptant une interprétation différente de celle proposée par le narrateur). Le personnage de la femme fatale n’est d’ailleurs que le reflet de la philosophie phallogocentriste dominante au 19e siècle. En effet, dans le chapitre 2, nous découvrons que la femme est considérée comme inférieure, impulsive et dangereuse, et ces idées sont véhiculées à travers des sciences telles que la craniologie ou la sexologie. C’est pourquoi il fut difficile pour les femmes de lettres de la fin du 19e siècle de s’intégrer dans le milieu de la littérature où la domination masculine s’exerçait depuis toujours sous la forme de la tradition. Cela n’empêcha toutefois pas ces femmes d’avoir leurs propres styles et thèmes d’écriture. C’est pourquoi s’emparer de la figure de l’homme fatal se révèle utile pour les écrivaines qui souhaitent s’opposer à la tradition patriarcale. En effet, l’homme fatal, malgré le fait qu’il ait le même comportement que son antagoniste féminin, est un personnage admiré et présenté positivement par les écrivains simplement car le fait d’avoir une sexualité débridée et de refuser la vie familiale est accepté pour l’homme mais pas la femme. Or, dans notre corpus d’auteurs féminins (chapitre 6) composé de Addio Amore! de Matilde Serao (1890), d’Idillio tragico de Carolina Invernizio (1910) e de Dopo la sentenza de Bruno Sperani (de son vrai nom Vincenza Pare-Spèrac) (1895), nous découvrons que les hommes fatals sont connotés négativement, chose qui n’existait pas sous la plume d’écrivains masculins. Les écrivaines s’opposent ainsi à la tradition afin de démontrer que les femmes sont des victimes (des hommes mais aussi du système en général) et que les protagonistes masculins de leurs fictions sont des êtres dangereux, égoïstes qui sèment la souffrance autour d’eux, au même titre que la femme fatale. Notre hypothèse est donc vérifiée: les écrivaines se sont emparés de la figure de l’homme fatal et lui ont ôté sa valence positive pour la transformer en connotation négative, dans le but de s’éloigner d’une tradition patriarcale qui avait pour habitude de blâmer la femme et de faire de l’homme un héros.