Petitjean, MikaëlBoutaïb, MehdiMehdiBoutaïb2015Ce travail académique prête une attention particulière au contexte qui a entouré le lancement de la politique monétaire non conventionnelle décidée par la Banque centrale européenne. Suite à l’instabilité de la dette grecque et les menaces déflationnistes qui secouent l’Europe, Mario Draghi annonce le 22 janvier 2015 un plan d’assouplissement monétaire qui est rentré en vigueur le 9 mars 2015 pour prendre fin au plus tôt en septembre 2016. Ce document analyse l’effet de cette annonce sur les marchés européens à travers les places financières de différents pays et du secteur bancaire de la zone euro. Le choix des marchés étudiés s’est porté principalement sur un indice boursier global de la zone euro (Eurostoxx) et du secteur bancaire (Eurostoxx Banks). La sélection des pays est quant à elle divisée en 2 groupes qui représentent les pays dits «Triple A» (Allemagne, Autriche, Finlande, Pays-Bas) et les pays «PIGS» (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne). Ce travail répond à 3 hypothèses. Les deux premières hypothèses portent sur la présence de rendements anormaux standards journaliers (hypothèse 1) et rendements anormaux cumulés journaliers (hypothèse 2) à la date d’évènement. Ces conditions sont liées à l’efficience semi-forte décrite par Fama (1970). La méthodologie d’étude d’évènement décrite par Seiler (2004) permet de répondre à ces deux hypothèses grâce à un test paramétrique (test de Patell) et un test non paramétrique de rang et de signe (test de Wilcoxon). Ce dernier test amène de la robustesse au résultat de notre hypothèse 1 en cas de problème de normalité des distributions. Enfin, l’hypothèse 3 identifie l’hétérogénéité des variances et des moyennes des rendements anormaux standards journaliers avant et après l’annonce de la BCE. Le test d’égalité de moyennes utilisées diffère selon les résultats obtenus par le test de variance qui est utilisé en premier lieu. Les résultats empiriques permettent de répondre aux hypothèses de départ. Ainsi, pour l’hypothèse 1, nous constatons que 8 marchés sur 10 ne rejettent pas l’efficience semi-forte, seuls le marché batave (AEX) et le marché grec (ATHEX) reconnaissent des rendements anormaux standards journaliers. Ces résultats peuvent cependant être classés selon les différentes places boursières étudiées. En effet, le marché européen global (Eurostoxx) et le marché finlandais (OMXH) ont été relativement stables en n’affichant que très peu de rendements anormaux standards significatifs. Ensuite, un groupe composé du marché allemand (DAX), autrichien (ATX) et le secteur bancaire (Eurostoxx Banks) semblent avoir réagi àdes dates clés laissant supposer à la fois un effet de fuite pour le marché allemand et bancaire et une lenteur à anticiper l’information pour le marché autrichien et bancaire. Enfin, les marchés PIGS, excepté la Grèce, n’ont reconnu aucun rendement anormal standard significatif à la date d’évènement. Toutefois, ceux-ci ont réagi de manière peu efficiente sur des actualités financières qui ont perturbé notre fenêtre d’évènement. Ces résultats permettent d’appuyer un effet de contagion très prononcé pour ce groupe de pays qui identifient des rendements anormaux standards significatifs à des dates clés de l’instabilité de la dette grecque. L’hypothèse 2 ne rejette pas l’efficience semi-forte pour l’ensemble des marchés analysés. S’il est possible que l’effet de contagion ait provoqué des mouvements de rendements dans des sens opposés, ce test renforce de manière forte le non-rejet de l’efficience. Enfin l’hypothèse 3, permets de constater une égalité de variance pour tous les marchés, sauf pour le marché bancaire et l’Eurostoxx. L’égalité de moyenne est aussi valide pour l’ensemble des marchés sauf le marché batave (AEX) et portugais (PSI). Cette hypothèse met donc en avant une certaine homogénéité des rendements dans notre fenêtre d’évènement ce qui va dans le sens d’une efficience de marché. Ce travail met en avant un non-rejet de l’efficience semi-forte pour la majorité des marchés boursiers.Event study Efficient Market Quantitative easing Banque CentraleL'impact de l'assouplissement monétaire quantitatif de la BCE sur les marchés boursiers européens : une étude d'évènementtext::thesis::master thesisthesis:3116