Deggouj, NaimaSemeelen, Sophie-CharlotteSophie-CharlotteSemeelen2016L’intervention chirurgicale réalisée aux Cliniques Universitaire Saint-Luc de Bruxelles sur les patients présentant une fente labio-palatine consiste en une fermeture de la fente labiale à maximum dix jours de vie et de la fente palatine à environ trois mois. Elle implique une insertion de drains au moment de la fermeture du palais. Selon nos hypothèses, la précocité de cette intervention permettrait de diminuer, par rapport aux sujets opérés plus tardivement décrits dans la littérature, le taux de pathologies otologiques, les préservant ainsi d’une perte d’audition sur le long terme, sans engendrer d’augmentation de la rhinophonie par arrêt du développement des tissus alors que quelques doutes sont régulièrement émis sur ce dernier point. Pour vérifier ces hypothèses, une étude rétrospective est entreprise sur 145 patients opérés du palais et suivis au Centre Labio-Palatin de Saint-Luc (CLP), présentant différents types de fentes (labio-)palatines, syndromiques ou non. Elle porte sur l’évolution de leurs otoscopies entre 6 et 13 ans, de leurs audiométries entre 6 et 12 ans ainsi que sur leur bilan vocal réalisé dans le cadre de la consultation annuelle au CLP. Grâce aux principaux résultats, nous découvrons qu’une majorité de nos patients atteint la normalité pour l’otoscopie (62% à 13 ans) et pour l’audition (86,54% des patients de 12 ans). Si nos données ne nous permettent pas de conclure à un effet du syndrome sur les paramètres étudiés dans cette population, on constate que le type de fente affecte lui, significativement, l’otoscopie à l’âge de 13 ans, le taux de tympans normaux étant plus important chez les patients avec une fente bilatérale en comparaison aux fentes postérieures et unilatérales (respectivement 82,1%, 50% et 52% de tympans normaux à 13 ans). Concernant la rhinophonie évaluée subjectivement, on découvre que sa diminution avec l’âge est significative pour finalement ne plus concerner, à 12 ans, que 25% des patients. Les résultats objectifs de la nasométrie ne sont toutefois pas corrélés à ces observations des logopèdes et indiquent qu’il est difficile pour ces sujets de fournir une nasalance adéquate. Les taux d’otoscopies et d’audiométries normales étant supérieurs à ceux relatifs aux enfants opérés tardivement observés dans la revue de littérature, notre première hypothèse selon laquelle une fermeture précoce du palais permettrait aux enfants avec une fente (labio-)palatine d’éviter des pathologies otologiques ainsi qu’une perte d’audition sur le long terme semble donc démontrée. Nous observons également que les pourcentages de patients avec rhinophonie relevés par les logopèdes au sein de notre échantillon sont comparables à ceux présentés dans la littérature concernant les enfants opérés tardivement. Cela appuie notre seconde hypothèse selon laquelle une fermeture précoce du palais n’engendrerait pas d’augmentation du taux de rhinophonie par arrêt du développement des tissus. Ces résultats appréciés par les logopèdes ne sont pas corrélés à ceux de la nasométrie. Rappelons aussi par prudence, que nos résultats sont probablement le fruit d’un ensemble multifactoriel, notamment la conjonction d’une palatoplastie et une insertion de drains précoces. Notons enfin qu’un biais de sélection pourrait être induit par le fait que seuls les patients avec des difficultés persistantes continueraient à se présenter en consultation à long terme. Pour conclure, ce mémoire qui s’attachait à mettre en évidence la pertinence de l’intervention précoce sur l’évolution du profil otologique des patients avec fente palatine semble pouvoir, au vu de l’analyse des données collectées et des résultats obtenus, démontrer qu’elle a tout son sens.otologiefermeture précocefente(labio-)palatinesaint-LucEvolution du profil otologique des enfants porteurs d'une fente (labio-)palatine opérés précocement du palais et suivis au Centre Labio-Palatin des Cliniques Universitaires Saint-Luc de Bruxellestext::thesis::master thesisthesis:3806