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Le vécu des femmes issues de l’immigration marocaine dans le cadre d’un programme de dépistage du cancer du sein. Une analyse exploratoire au sein d’une maison médicale bruxelloise au forfait.
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- Contenu : Les chiffres indiquent que trop de femmes ne se font pas encore assez dépistées (IMA, 2018). Nous constatons une stagnation des chiffres du programme du dépistage depuis plus ou moins 2008 pour l’ensemble du pays. Chez les femmes issues de l’immigration, le taux de participation est d’autant plus faible (Question santé ASBL, 2006). Au travers de notre exploration nous avons pu comprendre que différents freins et facteurs pourraient être à l’origine de ce taux insatisfaisant. L’objectif de ce travail est d’explorer le phénomène du vécu. En effet, nous avons souhaité faire émerger le ressenti des femmes issues de l’immigration marocaine lors de leurs expériences du dépistage du cancer du sein pour tenter de les comprendre et de permettre la construction de réflexions dans le but de proposer de nouvelles perspectives qui favoriseraient un meilleur taux de participation au dépistage. Méthode : Par mener cette recherche qualitative phénoménologique-descriptive, nous avons réalisé une immersion au plus proche de femmes issues de l’immigration marocaine affiliées à une maison médicale bruxelloise. Pour cela nous avons utilisé comme méthode de collecte des données, des entretiens semi-dirigés à l’aide d’un guide semi-directif. Le traitement des données a été réalisé par la méthode d’analyse thématique. Par cette méthode nous avons voulu identifier et isoler les thèmes qui pourraient expliquer entre autres l’impact du vécu lors de cette expérience sur la volonté de réitérer celle-ci. Résultat : Les résultats de l’étude nous montrent que les femmes bruxelloises issues de la première génération d’immigration de notre échantillon présentent une dépendance. La sensibilisation des jeunes générations est non négligeable, elles représentent le relais aux générations des aînés. L’information représente chez cette population un réel manque quel que soit la génération. Nous constatons que le cancer du sein est redouté par toutes et que face à cet élément non maîtrisable, une protection est recherchée dans la dimension religieuse. Nous avons également constaté que la participation au dépistage du cancer du sein n’est pas assez consentie et éclairée, souvent « l’effet blouse blanche », la confiance envers le prestataire sont dominants. La participation présente un inconfort pour ces femmes sur différents plans tels que la prise en charge par un prestataire de sexe opposé, la pudeur, la douleur. Néanmoins ces éléments ne découragent pas les femmes à réitérer l’expérience. Les femmes de l’échantillon proposent plusieurs stratégies d’amélioration de ce vécu telles que les ateliers d’échange, la sensibilisation via des médias, une ambiance chaleureuse du service hospitalier, etc. Conclusion : Les femmes bruxelloises issues de l’immigration marocaine sont satisfaites de leurs expériences en règle générale. Néanmoins, dans les profondeurs, elles expriment des points sensibles auxquels une attention devrait être portée afin d’améliorer leurs vécus. L’enjeux est incontestablement la sensibilisation par l’information. Cette dernière devrait être adaptée à cette population et/ou cibler davantage la génération intermédiaire et les suivantes au vu de la prise en charge des aînés, qui est assez répandue dans cette communauté. L’intention est que ces femmes se sentent actrices de leur santé .L’amélioration du vécu lors du dépistage passe par une meilleure compréhension du système mais aussi par une nécessité d’adaptation du service face aux freins que présentent ces femmes à réaliser l’examen. Nous encourageons d’autres recherches sur le sujet au vu de l’évolution du vécu au travers des générations issues de l’immigration.